Atypic love de Sasha Laguillon

Atypic love, le dernier né des éditions erminbooks, une maison indépendante que j’affectionne particulièrement pour sa ligne éditoriale et ses one-shot. Les romans YA sont mon péché mignon, alors impossible de passer à côté de cette jolie couverture et de ce résumé prometteur !

Virée de son lycée suite à un grave incident, Eden rejoint son nouvel établissement en cours d’année. Adieu amis d’enfance et club d’athlétisme, elle doit tout recommencer ! Elle se lie rapidement avec Olivia et Noah, mais son frère jumeau, bien décidé à lui pourrir la vie, ruine ses espoirs d’une scolarité paisible. Si seulement, il n’y avait pas ce secret prêt à lui exploser à la figure à la moindre erreur… Pour ne rien arranger, Eden se pose des questions sur son genre, compliquant davantage les relations avec ses camarades. Comment démêler ses sentiments quand on ne sait plus qui l’on est ?
Atypic Love aborde les problèmes auxquels sont confrontés les ados qui ne rentrent pas dans les cases de la société. Entre amour, amitié, identité et neuroatypie, Eden va devoir trouver des réponses pour se construire, à un âge où l’on ignore encore tout de soi.

Les premiers chapitres sont très accrocheurs. On fait la connaissance d’Eden, qui vient de changer de lycée, mais ce n’est pas la seule narratrice de ce livre, puisqu’on croise rapidement Noah, un neuro-atypique et Hugo, un autre adolescent. Pour le personnage de Noah, j’ai immédiatement fait un lien avec la série Atypical que j’ai A-DO-RÉ (si vous ne lavez pas regardé, qu’est-ce que vous attendez ?). J’ai donc dévoré les premières pages sans lever le nez de ma liseuse, avide d’en savoir davantage sur ces jeunes en quête d’identité et d’avenir.

Comme Noah le souligne, Eden a les cheveux rose et s’habille en garçon. Elle ne s’était jamais véritablement interrogée sur son genre avant de participer à une réunion LGBT et de prendre conscience de sa perception d’elle-même. Si les interrogations de la jeune femme sont intéressantes, j’étais aussi perdu qu’Eden dans les explications données par Ligeia, la présidente de l’association. On ne va pas se mentir, c’est extrêmement complexe de faire la différence entre tous les termes et de les appréhender (Ligeia le reconnaît). J’ai eu la sensation que l’autrice voulait en dire le plus possible, même si les personnages n’étaient pas concernés, et j’ai trouvé les explications assez lourdes. Ces chapitres ressemblaient plus à des « cours » assez indigestes, malgré une légère connaissance du sujet (parce que je suis curieuse et souhaite être une « alliée »). Ce n’est que mon avis, mais les échanges qui concernent Éden sont largement suffisants et permettent au lecteur de comprendre ce qu’iel traverse. Elle-même cherche comment se définir, alors l’avalanche de genres dans les réunions LGBT m’ont surtout perdue pour parvenir à suivre Éden. Car nous allons suivre le questionnement de l’adolescente qui mènera au genre qui la définie le mieux à ses yeux.

Au fur et à mesure de ma lecture, mon intérêt pour Eden s’est envolé pour Noah, qui évolue également dans ses relations. J’ai ressenti de la peine pour Hugo, car Éden n’est pas tendre avec lui, même si je reconnais qu’il manque de finesse. Elle lui reproche de ne pas faire d’efforts, mais je la trouve très auto centrée sur elle-même. Après tout, il a ses propres problèmes et doit travailler sur lui-même pour se trouver. Eden ne se préoccupe pas de ses amis, même ceux qui traversent de sales moments. Elle fait preuve d’égoïsme sous couvert de sa prise de conscience, ce qui rend le personnage un tantinet détestable. Bon, d’accord, très détestable !

Cependant, j’ai quand même dévoré cette histoire d’adolescents. J’ai trouvé que les sujets traités étaient très intéressants, même si certains axes manquaient de développement et d’autres l’étaient trop. C’est une bonne introduction en la matière, qui donne des pistes à ceux qui se cherchent ou veulent accompagner leurs proches. Au-delà des thèmes abordés, c’est une excellente tranche de vie, pleine d’authenticité et de sincérité, mais également de réalisme.

La plume de l’autrice accompagne parfaitement le récit des trois jeunes – et des autres. J’ai retrouvé cette fameuse authenticité dans ses mots, justement. Le style est sans chichi, très actuel et jeune, sans tomber dans la vulgarité. C’est vraiment très agréable à lire, car on échappe aux potentiels travers d’un langage familier.

Sasha Laguillon signe un roman fort par ses thématiques et ses messages. Malgré les points remontés ci-dessus, je vous le recommande si vous aimer le Young Adult ou si vous voulez une première approche LGBT+ ou encore des personnages qui sortent des sentiers battus.

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